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Cérémonie Shinto

16 septembre 2018

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Dimanche 16 septembre 2018, une cérémonie shinto s’est tenue au temple bouddhiste shingon « Komyo- in », à Villeneuve-les-Genêts dans l’Yonne, en l’honneur de la grande kami solaire, Amaterasu o mi kami, divinité principale du panthéon shinto. 

La plupart d’entre nous connaissons déjà ce lieu, tenu par Maître Yukaï et sa femme Maître Yusen, car chaque année à l’occasion du stage de l’ascension animé par Jacques, s’y déroule une cérémonie shingon, suivie d’une prière devant l’autel shinto, en l’honneur de maitre Tamura. 

Accueillir un autel shinto au sein d’un temple bouddhiste peut nous paraître étonnant, mais ces deux pratiques coexistent en harmonie au Japon depuis plusieurs siècles. 

Cet autel shinto, appelé Wako jinja, le seul consacré en France, est affilié à Mizuya-jinja, temple shinto situé dans la région d'Ise au Japon. Depuis son inauguration, tous les cinq à sept ans, une grande cérémonie s’y déroule, menée par une délégation japonaise de prêtres et de fidèles. 

La cérémonie qui s’est déroulée ce week-end a comporté prières et offrandes devant l'autel, puis des démonstrations de musique et de danses sacrées. 

Vous trouverez dans les lignes qui suivent un résumé, afin de vous faire partager l’ambiance de cette journée. 

La cérémonie était menée par une prêtresse shinto en compagnie d’autres fidèles ayant fait le déplacement depuis le Japon, spécialement pour cet évènement. 

Les autres participants étaient des habitués du temple, des japonais d’île de France, ou des non-initiés curieux de découvrir le temple et son ambiance, car l’organisation de cette journée avait eu vent dans la presse locale. Un petit groupe d’aïkidoka s’était également retrouvé autour de Jacques. 

La matinée a débuté par une cérémonie shingon, et après les prières rituelles, une offrande d’eau parfumée a eu lieu devant la statue de Fudo Myoo, le Bouddha principal de ce temple. 

Nous nous sommes ensuite regroupés autour de l’autel shinto. 

Avant de prendre place, une purification préalable à l’entrée dans le sanctuaire était nécessaire, conformément au rite shinto. De l’eau versée dans la paume des mains, puis amené à la bouche servait à nous purifier. Purification physique et métaphorique, nous retrouvons le misogi, pierre angulaire du shinto, régulièrement évoqué par Jacques lors de notre pratique. 

Une fois istallés, c’est au son très solennel d’un shō, un orgue à bouche, que la cérémonie a débuté ; suivie de la récitation de norito (prières) par la prêtresse ainsi que d’un rituel de purification effectué au moyen de branches de sasaki, un arbre à feuilles persistantes considéré comme sacré. 

 

Une seconde prêtresse a également effectué une récitation de norito et procédé à une danse rituelle. 

Une des prières récitée, parlait de la diffusion de la paix et prônait le rapprochement du Japon et de la France. 

Suite à cela des brins de sasaki ont été offerts solennellement au kami sur l’autel du temple par les prêtresses, maitres Yukaï et Yusen, ainsi que des personnes ayant œuvrées au sein du temple à l’organisation de cette journée, ou à la diffusion de cet évènement. 

 

Pour clore la cérémonie, les personnes ayant fait le déplacement du Japon, avait chacune apporté un récipient d’eau provenant de différents temples ; d’autres personnes avaient rapportées des eaux venus de France. 

Parmi ces eaux, il y avait celle du temple Mizuya-jinja, célèbre au Japon pour son eau sacrée (mizu signifie eau) qui est utilisée par d'autres temples shinto pendant des cérémonies particulièrement importantes. 

Comment mieux matérialiser l’union prônée dans la prière que par le mélange de ces eaux sacrées ? 

Une succession de danses et de chants a ensuite eu lieu. 

Une danseuse japonaise a d’abord effectué une chorégraphie classique. Elle faisait tinter un bol de cristal et en amplifiait ou en atténuait sa résonance au gré de sa danse. 

Suite à cela une chanteuse vêtue d’un magnifique kimono a chanté, tantôt à capella, tantôt accompagnée du son de sa harpe. 

A la fin de sa performance, la chanteuse a tenu à se présenter en français en lisant un texte préalablement écrit à l’intérieur de la paume de sa main. 

Il fut touchant de constater sa profonde satisfaction, lorsqu’elle comprit, aux applaudissements de l’assistance, que nous avions parfaitement compris son français hésitant. 

Ce fut ensuite au tour de trois miko, en costume traditionnel : hakama rouge et haut de kimono blanc à larges manches, d’effectuer une danse rituelle. 

Au Japon, les miko, sont des jeunes femmes au service d'un sanctuaire, qui participent à des danses cérémonielles et aident les prêtres dans diverses cérémonies. 

Leur entrée très solennelle sur une musique diffusée à l’assemblée, ainsi que leurs mouvements synchrones dans le maniement d’éventail puis de clochettes, montrait une grande maitrise et précisions dans leurs gestes. 

Lorsque les danseuses eurent terminé, nous avons été invités à offrir des poignées d’orizuru, grues en origami ; recouvrant la scène de dizaines de ces papiers colorés pliés avec soin. 

La grue est au japon signe de fidélité et de longévité, cet origami est également un symbole de paix pour les japonais. 

Nous avons été invités à recueillir ensuite autant de ces pliages que nous le souhaitions. 

Si certains y sont allés avec parcimonie, un jeune garçon d’environ 4 ans en a récupéré un carton entier pour son plus grand plaisir. 

Il était temps ensuite de passer au repas, que nous avons pris en extérieur sous un soleil rayonnant. 

Suite à ce repas, une cérémonie du thé a permis aux personnes présentes de gouter au mélange des eaux effectué lors de la cérémonie. 

Mélangé à la poudre de macha, le premier thé a été apporté en offrande à Fudo Myoo, la divinité du temple shingon. 

 

Les gens qui le souhaitaient ont également pu assister et gouter à la préparation ; pendant que du côté de la scène se tenait une représentation de taiko (tambour japonais). 

 

Enfin, une lecture du texte de Jacques « Amaterasu o mi kami, la Déesse du Soleil, éclaire jusqu’au cœur de l’aïkido » avec une traduction simultanée en japonais, a eu lieu. 

Ce texte revenant sur le mythe de la grotte d’Amaterasu o mi kami, nous montre la filiation du shinto dans la pratique de l’aïkido. 

Du miroir ayant servi à faire sortir la déesse de la caverne dans laquelle elle s’était retirée ; au « partenaire-miroir » invitant à dépasser une simple relation aite/tori ; ce texte nous incite notamment a toujours remettre en cause notre propre pratique. 

« Etudier un Do, c’est suivre un chemin vers l’homme qui est en nous, un chemin créé pour être suivi par tous. Cette idée est à la base du Shintô ». 

La journée s’est encore prolongée pour c

 

eux qui pouvaient rester et profiter de l’ambiance et du soleil omniprésent. 

Amaterasu o mi kami avait bel et bien marquée de son empreinte le déroulement de la journée, pour le plus grand plaisir de ceux qui ont découvert ce temple, et nous l’espérons pour la délégation japonaise ayant fait le déplacement. 

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